À la découverte de l’observatoire astronomique de Saint-Véran

Ce mois d’octobre, Stelvision vous fait découvrir l’observatoire astronomique de Saint-Véran, lieu emblématique pour les amoureux du ciel. Avant de vous relater la mission que nous allons y faire dans un prochain article, voici un aperçu de l’histoire de ce lieu extraordinaire et tout ce que vous devez savoir si vous souhaitez vous y rendre par vous-même.

L’observatoire de Saint-Véran sous les étoiles en 2020. Photo : Mickaël Coulon

Du 10 au 17 octobre, l’équipe Stelvision se rend à l’observatoire de Saint-Véran pour être un peu plus près des étoiles. C’est un lieu extraordinaire pour les astronomes amateurs, avec un ciel de folie et une vie hors du monde. Un lieu qui par conséquent attire les plus mordus d’astronomie, comme par exemple plusieurs astrophotographes dont les photos ont été primées au concours photo Stelvision… Et cette aventure, nous souhaitons la partager avec vous.

Perché à 2 930 mètres d’altitude dans la petit région du Queyras (Hautes-Alpes), l’observatoire astronomique de Saint-Véran est l’un des plus hauts d’Europe. Moins connu que l’observatoire au sommet du pic du Midi qui surplombe les Pyrénées, il n’en est pas moins un haut-lieu de l’astronomie en France. Propriété de l’Observatoire de Paris-Meudon et actuellement géré par l’association AstroQueyras, il accueille des astronomes amateurs mais aussi des curieux du ciel dans un cadre époustouflant. Mais comment cet endroit a-t-il vu le jour ?

Au départ, un observatoire professionnel

La station en cours de construction en 1973, avec à droite la coupole en provenance de l’Observatoire de Paris. Crédit : Archives de l’Observatoire de Paris

Tout commence pendant les années 1960, alors que les astronomes professionnels français recherchent un site pour accueillir un télescope de 3,6 mètres de diamètre. Parmi les lieux potentiels, le pic de Château-Renard qui culmine à presque 3 000 mètres dans les Hautes-Alpes et dont la qualité du ciel est alors évaluée comme l’une des meilleures d’Europe continentale. Mais au final, Château-Renard n’est pas retenu : c’est l’île d’Hawaï qui accueillera ce projet devenu le C.F.H.T. (Canada France Hawaï Telescope), en collaboration avec le Canada.

Sous la coupole, le coronographe dédié à l’observation du Soleil a fonctionné de 1973 à 1982. Crédit : Archives de l’Observatoire de Paris

Toutefois, le pic de Château-Renard reste intéressant pour les professionnels français qui y installent une station d’observation du Soleil à partir de 1973. C’est à cette occasion que la piste est tracée pour accéder au sommet. On y monte une coupole de 7,5 mètres de diamètre provenant de l’Observatoire de Paris, qui s’y trouve encore aujourd’hui. Celle-ci abrite d’abord un coronographe, instrument dédié à l’observation du Soleil. Mais la rudesse des conditions d’accès et de vie ainsi que les progrès d’autres instruments ont raison de l’activité du site au début des années 1980 : le coronographe est démonté et la station fermée.

En 1990, avec l’aval de l’Observatoire de Paris propriétaire de la coupole de 7,5 mètres, un groupe d’astronomes amateurs décide de tirer le lieu de son sommeil. Ils créent l’association AstroQueyras et peuvent ainsi prendre en main l’exploitation du site. Un télescope de 62 centimètres de diamètre provenant de l’Observatoire de Haute-Provence est installé sous la coupole. Le site accueille alors les premiers astronomes amateurs, dans une station qui offre des conditions de vie semblables à un refuge de montagne.

Aujourd’hui, un lieu d’exception pour les astronomes amateurs

Au fil des années, la station s’équipe de diverses installations supplémentaires. Une deuxième coupole est construite en 2005 et d’autres instruments, en particulier un spectrographe professionnel appelé Musicos, sont mis à disposition des observateurs. Le lieu est bien sûr propice à l’exploration contemplative du ciel et à sa photographie, mais des observations à vocation scientifique y sont également menées, souvent en collaboration avec les professionnels. Ainsi, pour ne citer qu’un exemple, plusieurs dizaines d’astéroïdes y ont été découverts.

L’observatoire de Saint-Véran, en 2010. Photo : Carine Souplet

Et puis en 2014-2015, un grand tournant est pris. Car il faut rénover la station qui est vieillissante. Avec l’aide de la commune de Saint-Véran et d’autres acteurs nationaux, l’observatoire est entièrement rénové pour accueillir les astronomes amateurs, mais également le grand public qui viendra passer une nuit à la découverte de ce site exceptionnel. Ainsi, à l’exception des deux coupoles, les anciens bâtiments sont démontés et remplacés par une structure plus spacieuse et confortable. Une troisième coupole est ajoutée à l’ensemble pour accroître les possibilités d’observation.

Aujourd’hui, l’observatoire de Saint-Véran abrite toujours le télescope de 62 centimètres sous sa grande coupole, mais aussi deux autres télescopes de 50 centimètres de diamètre, dont un est réservé au grand public durant les mois de juillet et août. Il a été renommé observatoire de Saint-Véran Paul Felenbok en juillet 2021 en hommage au père fondateur de la station astronomique d’altitude du pic de Château-Renard en 1973.

Comment découvrir l’observatoire ?

Il y a trois façons de découvrir l’observatoire de Saint-Véran : à l’occasion d’une randonnée, durant toute une nuit ou lors d’une mission de plusieurs jours en compagnie d’astronomes amateurs.

En randonnée : pour faire connaissance avec le site

À l’occasion d’un séjour dans le Queyras, la visite du village de Saint-Véran, plus haut village d’Europe à plus de 2 000 mètres d’altitude, est quasi incontournable. Les amateurs de randonnée à pied ou à vélo pourront prolonger la visite en se rendant depuis le village à l’observatoire. Attention, car le dénivelé est de 1 000 mètres ! Une fois en haut et à condition que des astronomes amateurs soient présents, une petite visite guidée de l’observatoire est alors possible (entre 14 et 17h, de juillet à septembre). Plus d’infos

Lors d’une Nuit de l’observatoire : pour observer dans un télescope et dormir sur place

Pour ceux qui veulent mettre l’œil derrière un télescope, puis rêver tout une nuit de l’immensité de l’Univers depuis le sommet du pic de Château-Renard, l’association Saint-Véran Culture Développement propose ses « Nuits de l’observatoire » en juillet et août. Il faudra bien sûr monter à la station par vos propres moyens, mais la perspective d’explorer le ciel à 3 000 mètres d’altitude vaut bien cet effort ! Plus d’infos

Durant toute une semaine : en mission avec des astronomes amateurs

Le guide Le Ciel aux jumelles de Stelvision avait déjà fait un petit tour à l’observatoire en 2017… En 2021, c’est une grande partie de l’équipe qui débarque là-haut ! Photo : Carine Souplet

Chaque année, une vingtaine de groupes d’astronomes amateurs de six à dix personnes occupe l’observatoire durant une semaine. Pour cela, il faut soumettre une demande de mission à l’association AstroQueyras en expliquant quels sont les objectifs de ce séjour : débutants ou expérimentés, tous les profils d’observateurs sont acceptés. Une fois la proposition validée, c’est parti pour une belle expérience de vie en groupe, de découverte d’un site d’exception mais aussi de pratique intensive de l’astronomie ! D’ailleurs, l’association étant curieuse de connaître vos découvertes sur place, il vous faudra rédiger un compte-rendu à leur remettre après la mission.

C’est sous cette formule à la semaine que l’équipe de Stelvision s’y rendra très bientôt. Rendez-vous sur notre site internet et sur nos comptes Facebook, Twitter et Instagram durant le mois d’octobre pour vivre avec nous cette mission exceptionnelle !

Pour en savoir davantage sur l’histoire de l’observatoire de Saint-Véran, consultez cette page très complète du site d’AstroQueyras.