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Simples d’emploi, les jumelles sont de véritables instruments d’astronomie. Elles sont indispensables à tout observateur débutant ou expert. Voici comment choisir les vôtres.
Sommaire
L’apport des jumelles en astronomie
Le fonctionnement des jumelles
Des jumelles de quelle puissance ?
Les différentes qualités de jumelles
Comment stabiliser ses jumelles pour éviter les tremblements
Nos suggestions de jumelles pour l’astronomie
Dans l’esprit des débutants, l’astronomie paraît indissociable du télescope. Pourtant, l’observation du ciel à l’œil nu est déjà intéressante ! Et tous les instruments d’optique, même les plus modestes, étendent les possibilités de nos yeux en augmentant la luminosité et la taille apparentes des objets observés.
De simples jumelles de 35 mm de diamètre collectent 30 fois plus de lumière que l’œil nu. L’effet est immédiat : le nombre d’étoiles visibles dans une portion donnée du ciel augmente considérablement, et des objets faiblement lumineux du ciel profond deviennent accessibles !
La deuxième fonction d’un instrument d’optique est d’offrir un grossissement des objets observés. En la matière, les jumelles pourront sembler limitées : impossible de voir les anneaux de Saturne ou de fins détails sur la Lune. Mais un faible grossissement n’empêche pas certaines explorations lunaires intéressantes avec notamment l’identification des plus gros cratères et de certains reliefs. Quant aux planètes, elles perdent leur aspect ponctuel quand on les observe aux jumelles : Jupiter par exemple devient un petit disque blanc (impossible de le confondre avec une étoile), et on peut même voir ses principaux satellites : oui, tel Galilée qui le fit le premier, vous pouvez repérer quatre satellites de Jupiter et observer leurs mouvements de jour en jour !
Le faible grossissement peut être un véritable avantage, en particulier pour les étoiles et le ciel profond : les jumelles offrent un large champ de vision, et l’on vise plus facilement avec elles qu’avec un télescope, qui nécessite un pointage extrêmement précis. Ce sont des avantages inestimables qui permettent une approche de l’astronomie plus sereine pour le débutant. D’ailleurs, même les observateurs chevronnés équipés de télescopes conservent leurs jumelles à portée de main, que ce soit pour repérer leurs cibles favorites, chasser des comètes ou pour le plaisir de la vision à grand champ.
Les jumelles fonctionnent presque toutes sur le même principe, en combinant un objectif, un groupe de prismes et un oculaire. L’objectif collecte la lumière à l’entrée de l’instrument et la concentre vers l’oculaire où se forme une image plus ou moins agrandie. Nous avons donc un double effet : amplification de lumière et grossissement.
À quoi servent les prismes ? À redresser l’image : sans eux, l’image serait inversée comme avec un télescope ou une lunette astronomique. Par réflexions successives, les prismes compensent l’inversion d’image en la retournant. Deux types de prismes sont couramment utilisés :
Que préférer ? Les instruments à prismes en toit sont plus compacts, voire plus esthétiques avec leurs fûts bien droits. Mais ils sont aussi plus délicats à réaliser, donc plus coûteux à qualité égale.
Deux paramètres essentiels caractérisent les jumelles : le diamètre des objectifs et le grossissement.
Le diamètre des objectifs est fondamental en astronomie, car de lui dépendent directement la quantité de lumière collectée et donc la luminosité des images. Voici quelques repères pour une utilisation sous les étoiles :
Type de diamètre | Valeur |
Minimal recommandé | 35 mm (jumelles) 40 mm (monoculaire) |
Classique | 50 mm |
Gros diamètre | à partir de 70 mm |
Le grossissement est la deuxième caractéristique essentielle. Il s’agit du rapport entre la taille apparente d’un objet vu à travers les jumelles et la taille apparente du même objet vu à l’œil nu. Par exemple avec un grossissement de 8 fois, un objet aura l’air 8 fois plus gros, c’est-à-dire qu’il apparaîtra comme si on l’observait de 8 fois plus près. Les grossissements typiques sont indiqués ici :
Type de grossissement | Valeur |
Grossissement courant | 7 à 10 fois |
Grossissement maximum utilisable sans trépied | 10 fois |
Grossissement fort, trépied indispensable | 12 fois et plus |
Il est clair que le grossissement offert par des jumelles n’est pas le même que celui d’un télescope (des dizaines voire des centaines de fois), mais ces instruments ne doivent pas être opposés.
Les valeurs de diamètre et de grossissement sont en général marquées sur le corps des jumelles, sous la forme de deux nombres séparés par le symbole « x » qui signifie « fois ».
Exemple : 10×50 → grossissement 10 fois (10x), diamètre 50 mm.
Une fois que l’on a compris que le diamètre est le paramètre le plus déterminant et qu’il ne faut pas toujours chercher le grossissement le plus fort, on peut hésiter entre plusieurs valeurs de grossissement pour un diamètre donné. Pour essayer de statuer sur ce point, introduisons un autre paramètre : la pupille de sortie.
Il s’agit de la taille du cylindre de lumière qui sort des jumelles et entre dans l’œil. Plus la pupille de sortie est grande, plus les jumelles fournissent une image lumineuse ; à condition toutefois que la pupille de sortie ne dépasse pas la taille de la pupille de l’œil (la partie de la lumière qui n’entre pas dans l’œil est perdue).
La pupille de sortie se calcule en divisant le diamètre des objectifs par le grossissement. Par exemple, pour des jumelles de 50 mm de diamètre ayant un grossissement de 10 fois, la pupille de sortie est de 5 mm. La pupille de l’œil humain a un diamètre de 5 à 7 mm – selon l’âge – lorsqu’elle est dilatée au maximum dans l’obscurité. On veillera donc à ne pas dépasser 7 mm de pupille de sortie pour une personne jeune, et 5 mm pour une personne âgée.
En pratique, on pourra préférer une pupille de sortie réduite. En effet, pour un diamètre donné, une pupille de sortie plus petite assombrit le fond de ciel et donne un meilleur contraste, en particulier lorsque le ciel n’est pas très noir en présence de pollution lumineuse. C’est pourquoi les jumelles 10×50 sont préférables aux 7×50 en astronomie.
Voici quelques exemples typiques de combinaisons diamètre/grossissement/pupille de sortie :
Diamètre | Grossissement | Pupille de sortie |
35 mm | 7 fois | 5,0 mm |
40 mm | 8 fois | 5,0 mm |
50 mm | 10 fois | 5,0 mm |
50 mm | 7 fois | 7,1 mm |
70 mm | 15 fois | 4,7 mm |
80 mm | 12 fois | 6,7 mm |
Ce paramètre caractérise l’étendue de la zone couverte par les jumelles et peut s’exprimer de plusieurs manières :
En astronomie, seule la valeur en degrés est parlante car les distances apparentes entre les astres sont exprimées dans cette unité.
Si la valeur en degrés n’est pas disponible, on peut la déterminer à partir de la valeur en mètres avec la formule :
Champ en degrés = champ en mètres / 17,4
Exemple pour un champ donné de 114 mètres : 114 / 17,14 -> 6,5 °.
En général, plus le grossissement est important, plus le champ est réduit. Mais le champ peut aussi être différent d’un modèle à l’autre pour un même grossissement ; on préfère alors le champ le plus large, qui facilite la visée et offre une sensation d’immersion dans le ciel. Cependant, il est plus difficile de réaliser des optiques de qualité à champ large, le piqué de l’image ayant tendance à se dégrader en bord de champ. Cette dégradation se traduit par des étoiles qui s’allongent ou qui deviennent floues. Seules les jumelles haut de gamme procurent un champ de vision large avec avec des étoiles ponctuelles jusqu’au bord.
Qu’est-ce que le champ apparent ?
Il s’agit de la taille angulaire du champ de vision perçu par l’œil, obtenue en multipliant le champ de vision réel (en degrés) par le grossissement. Par exemple si des jumelles offrent un champ de vision de 5° et un grossissement de 10x, alors l’œil voit une image de 50° de large. Un champ apparent de 60° (ou plus) est considéré comme « grand champ » et donne un effet immersif appréciable.
Les jumelles sont des instruments de précision qui nécessitent une grande rigueur dans leur conception et leur fabrication. Des différences de qualité considérables peuvent être constatées entre les marques et les modèles, avec des prix variant en conséquence, parfois dans un rapport de 1 à 20 pour un même diamètre.
La qualité optique peut être évaluée selon divers critères :
En astronomie, la luminosité est une qualité très importante. La finesse des images aussi, mais deux points de vue s’affrontent en ce qui concerne les zones situées vers le bord du champ de vision : certains observateurs exigeants supportent mal d’y voir des étoiles empâtées, tandis que d’autres acceptent qu’elles ne soient pas très nettes à cet endroit car l’œil privilégie naturellement la zone centrale. En pratique, des étoiles nettes sur les deux tiers du champ représentent un compromis satisfaisant quand on ne souhaite pas s’orienter vers de coûteuses jumelles haut de gamme.
La qualité mécanique concerne la solidité et le confort d’utilisation : bonne prise en main, réglages pratiques et précis, œilletons confortables et rétractables pour un positionnement correct des yeux avec ou sans lunettes… De plus, certaines jumelles sont étanches ou résistantes aux projections d’eau (waterproof).
Enfin, l’esthétique, la qualité de finition et le prestige de la marque influent également sur le prix et sur la décision finale d’achat. Celle-ci ne sera pas la même selon que l’on recherche simplement un modèle correct à prix abordable ou que l’on vise un achat « passion » : un bel objet de haute qualité à conserver sa vie durant. Dans ce dernier cas, on s’intéressera probablement à certaines marques européennes légendaires qui proposent des modèles fabriqués en Allemagne ou en Autriche. Ceux-ci cumulent hautes performances optiques, excellente qualité de fabrication… et prix beaucoup plus élevés que la moyenne.
Comme les optiques ne sont guère miniaturisables, il y a un compromis à trouver entre la puissance et la taille. L’amateur de randonnées ou le voyageur qui recherche un instrument léger et peu encombrant se limitera à des jumelles de 40 mm de diamètre, de préférence droites (à prismes en toit). Pour une transportabilité maximale, le monoculaire est une variante intéressante car très compacte. À l’inverse, si l’on n’utilise ses jumelles que dans son jardin, l’encombrement compte moins : on peut donc opter pour des jumelles de 50 mm ou plus, plutôt à prismes de Porro (moins onéreuses que les versions à prismes en toit à qualité égale).
On trouve aussi des jumelles de 70 ou 80mm de diamètre, grossissant 12 ou 15 fois, souvent présentées comme dédiées à l’astronomie. Leurs performances sont en effet parfaites pour des observations du ciel profond. Mais elles sont lourdes, encombrantes, et leur grossissement rend indispensable l’utilisation d’un trépied. Si bien qu’un observateur possédant à la fois des jumelles classiques (type 10×50) et des jumelles plus grosses (par exemple 12×80 ou 15×70) aura tendance à se servir beaucoup plus souvent des premières que des secondes. Ce qui n’empêchera pas les plus passionnés – grands amateurs de ciel profond ou chasseurs de comètes – de convoiter des jumelles encore plus grosses, de 100 mm ou plus !
Les « yeux de hibou » sont des jumelles à grossissement très faible, de l’ordre de 2 fois, qui présentent un grand intérêt en astronomie en raison de leur champ de vision très large. Elles offrent une vision proche de la vision naturelle à l’œil nu tout en apportant un complément de lumière appréciable. Elles permettent de balayer le ciel sans aucune difficulté de pointage. Les constellations peuvent être vues en entier et apparaissent mieux marquées. Les étoiles faibles et certains objets du ciel profond se révèlent, comme si vos yeux devenaient plus sensibles : vous devenez vous-même un oiseau de nuit !
Les « yeux de hibou » sont donc une sorte de pont entre l’observation à l’œil nu et l’observation aux jumelles classiques, appréciable pour des repérages ou pour des balades célestes à partager en famille ou entre amis.
On l’a vu, les jumelles permettent d’observer à main levée si le grossissement ne dépasse pas 10 fois. Pour des grossissements plus importants ou si l’on souhaite une stabilité parfaite pour scruter de fins détails, ou encore pour maintenir les jumelles dans une direction fixe pour une observation en groupe, un trépied s’impose. Vous pouvez utiliser un pied photo standard, sur lequel vous fixerez vos jumelles à l’aide d’un adaptateur spécial. Vous le choisirez plutôt en métal et suffisamment fin pour passer entre les deux fûts dans le cas de jumelles compactes. Un monoculaire pourvu d’un filetage peut se visser directement sur le pied.
À défaut de pied photo, on peut utiliser tout moyen de fortune pour stabiliser ses jumelles : un muret, une rambarde, un toit de voiture… ou un manche à balai, assez efficace : il suffit d’observer assis et de caler le manche entre ses pieds.
Parmi une grande variété de modèles, certaines jumelles sont des valeurs sûres pour se lancer dans un premier achat :
On évitera les tout premiers prix – qui en général ne présentent pas les caractéristiques souhaitables en astronomie – tout en sachant que les modèles haut de gamme ne sont absolument pas indispensables pour s’initier avec bonheur à la découverte du ciel. La présence de prismes « BAK4 » est souvent un gage de bonne luminosité même si ce n’est pas une règle absolue. L’existence d’un filetage pour fixation sur trépied est à vérifier.
Produit Stelvision recommandé : jumelles 10×50 ST2, un rapport qualité-prix excellent pour une découverte sérieuse de l’astronomie aux jumelles
Produit Stelvision recommandé : monoculaire easyScope 8×42, un produit simple qu’on emmène partout pour des balades dans le ciel ou dans la nature
En complément, vous pouvez vous équiper de jumelles « yeux de hibou » pour faciliter vos repérages parmi les constellations.
Produit Stelvision recommandé : jumelles Noctua « yeux de hibou », au prix particulièrement accessible
Certains magasins spécialisés proposent un large choix de jumelles et permettent de les tester sur place, ce qui est appréciable. Mais de tels magasins sont plutôt rares, si bien que l’achat en ligne est une option souvent privilégiée. Vous ferez alors face à une surabondance de l’offre : des dizaines de marques proposent des centaines de modèles à tous les prix, avec des écarts importants pour des caractéristiques en apparence similaires.
C’est pourquoi nous proposons sous notre propre marque Stelvision des modèles de bon rapport qualité-prix que nous approvisionnons directement auprès des fabricants. Nous en avons élaboré les notices et nous sommes à votre disposition pour vous conseiller sur leur utilisation.
Retrouvez ces explications et de nombreuses idées d’observations dans le guide pratique Le Ciel aux jumelles de Bertrand d’Armagnac, aux éditions Stelvision. Déjà vendu à plus de 28000 exemplaires, ce livre est une référence de l’astronomie aux jumelles. Vous pouvez l’acheter conjointement avec nos produits à prix préférentiel : dans un beau coffret avec les jumelles 10×50 ST2 ou en formule pack avec le monoculaire easyScope. C’est ce guide qui transformera véritablement vos jumelles en instrument d’astronomie et vous accompagnera dans vos découvertes célestes !
Nous espérons vous avoir aidé à y voir plus clair dans ce monde passionnant des jumelles pour l’astronomie. S’il vous reste des questions, n’hésitez pas à nous contacter !
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