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Observer Vénus, la brillante étoile du Berger
Vous connaissez certainement l’étoile du Berger : il s’agit de la planète Vénus ! Étincelante certains soirs à l’ouest ou certains matins à l’est, elle fascine et subjugue…
Vénus : l’astre le plus brillant après la Lune et le Soleil !
La planète Vénus est vivement éclairée par le Soleil dont elle est assez proche. Comme elle est entièrement recouverte d’une couche de nuages clairs, elle nous renvoie une bonne partie de la lumière qu’elle reçoit, ce qui explique son éclat singulier.
Pour les familiers de l’échelle des magnitudes, qui caractérise l’éclat des astres, Vénus descend fréquemment en dessous de la magnitude -4. Une luminosité qui surpasse nettement Sirius, l’étoile la plus brillante du ciel, dont la magnitude est de -1,5 (les nombres petits ou négatifs indiquent un fort éclat).
Ne pas confondre…
Il peut arriver que l’on confonde Vénus avec Jupiter, la plus grosse planète du Système solaire. Celle-ci domine également les étoiles quand elle est visible. Mais comme elle est plus lointaine, son éclat n’atteint pas celui de Vénus.
On peut aussi la confondre un instant avec un avion, la Station spatiale internationale ou certains satellites artificiels brillants : pour faire la différence, n’oubliez pas que ces objets bougent rapidement dans le ciel, alors que Vénus semble fixe.
Pourquoi Vénus est-elle appelée l’étoile du Berger ?
Vénus brille si intensément que lorsqu’elle est visible, c’est la première « étoile » à apparaître dans le ciel après le coucher du Soleil ou au contraire la dernière à disparaître à l’aube. On peut donc supposer que les bergers ont toujours été très familiers de cet astre particulier qui marque le début ou la fin de la journée avec leur troupeau.
À l’œil nu, son aspect est celui d’une étoile même s’il s’agit bien d’une planète : contrairement aux étoiles qui émettent leur propre lumière, Vénus réfléchit celle du Soleil.
L’étoile du Berger et l’étoile Polaire ont-elles un rapport ?
Non ! L’étoile du Berger n’a rien à voir avec l’étoile Polaire, cet astre ami des navigateurs parce qu’il indique le nord. D’ailleurs l’étoile Polaire n’est pas particulièrement brillante.
Voit-on toujours Vénus dans le ciel ?
Vénus est la deuxième planète la plus proche du Soleil, alors que la Terre est en troisième position. Cette configuration fait qu’il nous est impossible de la voir en milieu de nuit : dans notre ciel, Vénus suit ou précède de près le Soleil dans sa course et tour à tour, n’est visible qu’en début ou en fin de nuit.
S’écarter suffisamment du Soleil
Suivant la position de Vénus et de la Terre sur leurs orbites respectives, l’écart apparent (qu’on appelle élongation) entre le Soleil et Vénus nous apparaît variable.
Si l’élongation est petite, Vénus est près du Soleil : lorsque ce dernier est couché, la planète l’est aussi ou alors elle est proche de l’horizon, si bien que les arbres ou les immeubles nous empêchent parfois de la voir.
Au contraire, lorsque l’élongation est grande, Vénus s’écarte du Soleil : elle est plus haute dans le ciel lorsque le Soleil est couché et l’observation est plus facile et intéressante. C’est pourquoi les périodes favorables sont à chercher dans les quelques mois qui entourent les dates dites d’élongation maximale.
Vénus tantôt du soir, tantôt du matin
Chaque année, une ou deux périodes de quelques mois nous permettent d’observer Vénus dans des conditions favorables :
- soit juste après le coucher du Soleil (quand elle est « du soir ») ; la planète se couche alors après le Soleil et se recherche vers l’ouest ;
- soit juste avant son lever (quand elle est « du matin ») ; Vénus se lève alors avant le Soleil et se recherche vers l’est.
Vous pouvez vérifier chaque jour sa visibilité et sa position avec notre carte du ciel en ligne.
Vénus en 2023
Jusqu’au mois de juillet 2023, l’étoile du Berger est visible le soir. La planète s’élève d’abord progressivement au dessus de l’horizon sud-ouest entre janvier et avril. En février, sa hauteur au dessus de l’horizon au crépuscule dépasse 20° au crépuscule, ce qui la rend très bien repérable. Elle atteint une hauteur maximale d’environ 35° au coucher du Soleil début mai, juste à l’ouest. À ce moment, l’étoile du Berger est observable durant plus de trois heures. En mai et en juin, la planète stationne à l’ouest mais sa hauteur au crépuscule diminue. En juillet, le phénomène s’accentue si bien qu’elle devient inobservable le soir à la fin de ce mois.
Tout au long de ce grand semestre de présence dans le ciel du soir, Vénus passe à proximité des autres planètes du Système solaire, parfois très près. Ces rapprochements donnent l’occasion d’assister à de très esthétiques scènes célestes au crépuscule, ne les manquez pas ! Voici les principales :
- Le 22 janvier, Vénus est à un demi-degré de Saturne ;
- Le 15 février, Vénus passe à moins d’un demi-degré de Neptune ;
- Le 1er mars, l’étoile du Berger est à un peu plus d’un demi-degré de Jupiter ;
- Le 30 mars, Vénus est à 1° d’Uranus ;
- Le 1er juillet, l’étoile du Berger est à moins de 4° de Mars.
De très plaisants rapprochements avec la Lune sont également au programme, nous ne manquerons pas de vous en parler !
Il faut ensuite patienter jusqu’à la deuxième quinzaine d’août pour voir réapparaître Vénus le matin vers l’est. Cette période d’observation matinale s’étendra alors jusqu’en février 2024.
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Suivez les déplacements de l’étoile du Berger
Vénus est-elle vraiment fixe dans le ciel ? Oui si l’observation ne dure que quelques minutes ; mais la rotation de la Terre sur elle-même entraîne Vénus dans un mouvement apparent d’est en ouest, comme tous les autres astres du ciel ! Et en raison de sa course autour du Soleil, Vénus se déplace aussi par rapport aux étoiles et aux autres planètes au fil du temps. Amusez-vous d’ailleurs à relever sa position chaque semaine en comparaison d’étoiles bien visibles et proches : vous serez surpris par sa vitesse de déplacement !
Observez Vénus au télescope
Un instrument d’astronomie même modeste révèle immédiatement que Vénus n’a pas l’aspect ponctuel d’une étoile. La planète apparaît sous la forme d’un disque ou d’un croissant, ce qui est amusant à voir, car on dirait une Lune miniature !
Du côté de la surface, il n’y a malheureusement pas grand-chose à voir : Vénus est constamment recouverte de nuages blancs et sans détails significatifs.
Découvrez les phases de Vénus au fil des mois
Comme pour la Lune, Vénus présente des phases : croissant, quartier, Vénus gibbeuse. Il est cependant délicat de voir une “pleine Vénus” car le disque de la planète ne nous apparaît entièrement éclairé que quand celle-ci se trouve de l’autre côté du Soleil par rapport à la Terre : l’observation est alors impossible.
Il est intéressant de surveiller l’évolution des phases de Vénus au fil des mois, notamment quand le croissant commence à devenir fin. On peut aussi remarquer que la taille apparente de Vénus change significativement au fil des semaines : le croissant devient plus grand à mesure qu’il s’affine, ceci en raison des grandes variations de distance entre Vénus et la Terre.
En 2022, la période propice pour observer les plus belles phases de Vénus se déroule de la mi-janvier à la fin février : la planète passe d’un très fin croissant de grande taille à un beau quartier de taille modeste.
Vénus c’est quoi ?
Vénus est une planète rocheuse (on dit aussi tellurique) souvent comparée à la Terre car sa composition chimique est proche. Ses paysages comportent des plaines, des montagnes, des volcans… Elle a aussi presque la même taille que notre planète : son diamètre est de 12 104 kilomètres, soit 0,95 fois celui de la Terre.
Mais la ressemblance s’arrête là car il règne sur Vénus des conditions infernales. Non seulement la température approche les 500 °C en raison d’un intense effet de serre, mais son atmosphère est un mélange particulièrement irrespirable : essentiellement du dioxyde de carbone et de l’azote, le tout agrémenté d’un peu d’acide sulfurique, d’acide chlorhydrique ou encore de soufre… De quoi être dissuadé de la visiter un jour !
Pour en savoir plus, découvrez notre article La sulfureuse Vénus n’a pas livré tous ses secrets.
Par Bertrand d’Armagnac et Carine Souplet – Mise à jour décembre 2022