La comète Tsuchinshan-ATLAS pourrait être visible à l’œil nu en octobre 2024, guettez-la !

La comète Tsuchinshan-ATLAS est l’événement astronomique majeur de l’automne 2024. En s’approchant, elle gagne en éclat et pourrait être visible à l’œil nu fin septembre ou début octobre. Voici notre dossier pour l’observer.

Mis à jour avec les informations de visibilité disponibles début septembre 2024.

Qu’est-ce que la comète Tsuchinshan-ATLAS ?

Comme indiqué dans notre dossier dédié aux comètes, il s’agit d’un petit corps constitué de glace et de poussières. Les comètes font partie du Système solaire et ont des orbites très excentrées, si bien qu’elles sont la plupart du temps très éloignées de la Terre et du Soleil. Quand une comète se rapproche, elle subit l’action du Soleil et s’entoure d’un halo appelé chevelure. Elle se prolonge également par une queue de poussières et de gaz ionisé qui lui donnent une forme très caractéristique. Notez qu’une comète n’a rien à voir avec une étoile filante.

De son nom officiel C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS, cette comète a été découverte en février 2023 par ATLAS (Asteroid Terrestrial-impact Last Alert System). Cet observatoire automatique situé en Afrique du Sud détecte les petits corps célestes qui pourraient croiser l’orbite de la Terre. La comète a ensuite été retrouvée sur des images antérieures de quelques semaines réalisées par l’observatoire de Tsuchinshan situé en Chine. Elle s’approche maintenant de la Terre et du Soleil et gagne progressivement en éclat, promettant d’être bientôt observable sans matériel sophistiqué.

Une comète remarquable… et même visible à l’œil nu ?

La comète Tsuchinshan-ATLAS présente pour l’instant toutes les caractéristiques pour devenir brillante et facilement observable en septembre et octobre 2024. En effet, dès sa découverte, les scientifiques ont constaté que sa luminosité était remarquable alors qu’elle était encore éloignée du Soleil, ce qui suggère que son noyau est assez gros. De plus, sa trajectoire l’amène à une distance relativement faible de la Terre juste après son passage au plus près du Soleil, au moment du maximum de son activité.

La comète Tsuchinshan-ATLAS passera au plus près du Soleil le 27 septembre 2024, à 58 millions de kilomètres. Puis elle sera au plus près de la Terre le 12 octobre 2024, à environ 71 millions de kilomètres.

Ces caractéristiques laissent à penser qu’elle pourrait atteindre la magnitude 2, ce qui en ferait une comète remarquable.

Mais attention, rien n’est plus imprévisible qu’une comète. Nombre de ces petits astres ont déjà surpris les astronomes par le passé : parfois dans le bon sens avec des sursauts d’activité spectaculaires (comme la comète 17P/Holmes en 2007) et parfois dans le mauvais sens avec des désintégrations au moment de frôler le Soleil. Les indications d’observation qui suivent sont donc à confronter avec l’activité réelle de la comète.

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En tout cas, Tsuchinshan-ATLAS semble toujours prometteuse en cette fin d’été. Les scientifiques ont craint un temps que la comète commence à se désintégrer, mais les images de la sonde STEREO-A de la NASA en août sont rassurantes : la comète est brillante et son noyau ne montre aucun signe de désintégration. Seul bémol : son éclat, qui augmente graduellement depuis sa découverte, est un peu en deçà de ce qui avait été annoncé au début de l’année.

Quand la comète Tsuchinshan-ATLAS sera-t-elle visible ?

Encore un peu de patience…

Début septembre, la comète n’est pas observable depuis la Terre car elle se trouve trop près du Soleil et elle n’est plus dans le champ des satellites scientifiques. Elle devrait être à nouveau visible vers le 20 septembre pour les observateurs de l’hémisphère sud, et quelques jours plus tard pour ceux de l’hémisphère nord.

D’abord le matin vers l’est…

C’est donc fin septembre 2024 que la comète Tsuchinshan-ATLAS commencera à être intéressante à suivre dans l’hémisphère nord. Depuis les latitudes de la France métropolitaine, un premier créneau d’observation s’ouvrira entre le 28 septembre et le 2 octobre environ, à l’aube. La comète sera alors en approche du Soleil et son éclat devrait considérablement s’accroître. La comète parée d’une belle queue pourrait être visible au-dessus de l’horizon est, mais son observation sera sans doute délicate en raison de la faible hauteur (environ 3 degrés de hauteur à 7h, heure de Paris) et de l’arrivée de l’aube. Pour la voir, un horizon parfaitement dégagé est indispensable et l’aide d’une paire de jumelles sera précieuse.

Si vous souhaitez rechercher la comète durant cette période, lisez notre article dédié à ces observations matinales et profitez aussi d’un magnifique rapprochement avec la Lune en fin croissant le 30 septembre.

… puis le soir vers l’ouest

Puis, la comète passera entre la Terre et le Soleil et sera difficile à voir durant quelques jours. Si ce passage à risque près de notre étoile n’a pas mené à sa désintégration, Tsuchinshan-ATLAS réapparaîtra ensuite le soir à partir du 10 octobre, à l’horizon ouest, bien brillante. C’est à ce moment qu’elle pourrait être spectaculaire. Cet éclat est dû à son éclairage du Soleil par l’arrière, qui rendra particulièrement lumineux les poussières et les gaz composant sa queue. Mais attention, cette configuration ne durera que quelques jours, entre le 10 et le 14 octobre. C’est durant ce cours intervalle que sa magnitude pourrait atteindre -2 selon les prévisions les plus optimistes, ce qui en ferait alors une comète exceptionnelle visible même en ville.

Pour mémoire, seule la monumentale comète Mac Naught a atteint un tel éclat au 21^e siècle, avec une magnitude -2 à son passage en 2007, mais elle était surtout visible depuis l’hémisphère sud. Et il faut remonter à 1997 avec la comète Hale-Bopp pour trouver une comète de magnitude négative visible depuis l’hémisphère nord.

Repérez la comète Tsuchinshan-ATLAS avec notre carte jour par jour

Repérable tout près de l’horizon à la tombée de la nuit le 10 octobre vers 19h30, elle s’élèvera rapidement dans le ciel les jours suivants. La comète traverse successivement les constellations de la Vierge, de la tête du Serpent, d’Ophiuchus. Après le 14 octobre, bien que plus haute et potentiellement plus simple à trouver, la baisse de sa luminosité sera perceptible de soir en soir. Néanmoins, elle pourrait rester observable à l’œil nu encore quelques jours. Ensuite, vous pourrez vous saisir de vos jumelles ou bien pointer votre lunette astronomique ou votre télescope pour prolonger le plaisir de l’observation tout au long du mois de novembre.

Comment verrez-vous cette comète ?

Une comète étant un astre plutôt diffus, son observation a plus de chances de réussir si la nuit est bien noire, sans pollution lumineuse et avec une bonne transparence atmosphérique.

À l’œil nu (ou avec des « yeux de hibou »)

Juste avec vos yeux et si la comète Tsuchinshan-ATLAS tient ses promesses en matière d’éclat, vous devriez voir facilement la tête de la comète, en général d’aspect ponctuel, entouré de la chevelure qui a l’aspect d’une boule diffuse. Pour la queue, tout dépendra de sa luminosité, mais aussi de la noirceur du ciel et de sa transparence. Vous pouvez vous aider de petites jumelles « yeux de hibou » : grossissant très peu, elles vous donneront le confort d’un très large champ de vision tout en augmentant la sensibilité de vos yeux.

L’observation à l’œil nu est vraiment intéressante pour apprécier la comète dans sa globalité, surtout si une belle queue se déploie dans le ciel. Vous pouvez aussi surveiller le changement de position de la comète dans le ciel de jour en jour par rapport aux étoiles environnantes, ainsi que l’évolution de la taille et de l’orientation de sa queue.

Aux jumelles classiques

Les jumelles permettent de voir davantage de détails et de collecter plus de lumière que l’œil nu. Des jumelles bien lumineuses, de type 10×50 par exemple, permettent de débusquer et d’observer plus facilement la comète Tsuchinshan-ATLAS, en particulier si son éclat est moins important qu’annoncé. Vous pouvez surveiller la forme générale de la chevelure et de la queue qui sont en général en constante évolution. Le grossissement limité par rapport à celui d’un télescope (10 fois pour des jumelles 10×50) permet de garder une belle vision d’ensemble.

Au télescope

Les lunettes astronomiques et les télescopes permettent de grossir davantage et de collecter encore plus de lumière que les jumelles. Mais si la comète est grande, il n’est plus possible de la voir en entier.

L’observation au télescope permet notamment de déceler davantage de détails, par exemple des variations de luminosité au sein de la chevelure ou de la queue. Comme aux jumelles, vous pouvez aussi surveiller l’évolution de ces détails de jour en jour. Et bien sûr, le télescope permet de continuer à observer la comète lorsqu’elle baisse en luminosité et n’est plus visible à l’œil nu ou aux jumelles.