Coulants et filetages en astronomie

Coulant, filetage, pas… Pour bien choisir ses oculaires, bagues ou accessoires coulissants ou à vis de son télescope, mieux vaut connaître quelques définitions ! Voici notre memento.

Image montrant de gauche à droite un oculaire, un filtre à visser sur l'oculaire, une vis à pas Kodak et une bague T2 pour fixer un appareil photo sur un télescope. Tous disposent un coulant ou d'un filetage.
Oculaire, filtre, vis de fixation ou encore bague d’adaptation : autant d’accessoires d’astronomie qui possèdent coulants et filetages. Photomontage : Stelvision – Carine Souplet

Vous voilà l’heureux possesseur d’une paire de jumelles, d’une lunette astronomique ou d’un télescope. Passé les premières observations, vous souhaiterez peut-être rapidement compléter les accessoires déjà fournis, notamment avec des oculaires, des filtres ou des bagues d’adaptation. Mais comment être certain qu’ils soient compatibles avec votre instrument ? Voici un inventaire des notions à connaître pour faire le bon choix.

Les systèmes coulissants : le coulant

Les oculaires, certains compléments optiques comme les lentilles de Barlow et une partie des bagues d’adaptation s’installent sur les télescopes en les faisant coulisser dans le porte-oculaire. Cette partie coulissante est appelé coulant (ou jupe). Son diamètre se mesure en millimètres (mm) ou en pouces (″). Le diamètre du coulant est déterminant pour savoir si un oculaire ou un accessoire est compatible avec votre instrument.

Certains coulants anciens ne sont aujourd’hui plus utilisés. Aujourd’hui, on rencontre quatre coulants sur les instruments et accessoires du commerce :

  • le coulant 24,5 mm, standard japonais répandu dans les années 1980-90 mais surtout utilisé aujourd’hui sur les produits bas de gamme ;
  • le coulant 31,75 mm (1″ 1/4) qui est le plus répandu sur les lunettes astronomiques et télescopes d’initiation de petit et moyen diamètre ;
  • le coulant 50,8 mm (2″), lui aussi très répandu mais que l’on retrouve plutôt sur les instruments de diamètre moyen à grand : c’est un standard plus haut de gamme permettant au télescope d’accepter des oculaires à longues focales et grands champs ;
  • le coulant 76,2 mm (3″) que l’on retrouve sur les instruments de grand diamètre, très haut de gamme ou spécialement destiné à l’astrophotographie.

Le coulant le plus utilisé est celui de 31,75 mm

Au final, les deux coulants les plus répandus actuellement sont le 31,75 mm et le 50,8 mm. Le coulant 31,75 mm est quasiment universel. En effet, les porte-oculaires au coulant 50,8 mm acceptent les oculaires au coulant 31,75 mm avec l’ajout d’une bague de réduction.

Par exemple, le Stelescope 70 et le Stelescope 130 disposent d’un porte-oculaire au coulant 31,75 mm et sont compatibles avec les oculaires de ce diamètre. Le Stelescope 200 est quant à lui équipé d’un porte-oculaire au coulant 50,8 mm et d’une bague réductrice 50,8 mm/31,75 mm. On peut donc l’utiliser avec les oculaires de ces deux coulants.

Oculaire et porte-oculaire sont compatibles s'ils ont le même coulant.
Un oculaire est compatible avec le porte-oculaire d’un télescope si leur coulant est le même. Ici, le Stelescope 130 a un coulant de 31,75 mm. Photo : Stelvision/Carine Souplet

Le coulant est l’un des paramètres à prendre en compte lorsqu’on souhaite constituer sa gamme d’oculaires idéale.

Les systèmes à vis

Les systèmes à vis se définissent par quelques notions qu’il est bon de rappeler :

  • un pas de vis situé à l’extérieur est un filetage mâle ;
  • un pas de vis situé à l’intérieur est un filetage femelle (ou un taraudage).

Le filetage se définit grâce à :

  • son diamètre ;
  • son pas, qui est la distance entre deux sommets du filetage.
Illustration montrant le principe des spécifications d'un filetage.

Les systèmes à vis sont variés en astronomie car on les rencontre dans de multiples configurations.

Filetage des filtres et des oculaires

À l’intérieur du coulant de l’oculaire, on trouve le plus souvent un filetage femelle qui permet de visser un filtre (par exemple, un filtre neutre permettant d’atténuer l’éblouissement de la lumière lunaire). La fabrication des filtres est assez standardisée. Lorsque vous souhaitez acheter un filtre pour oculaire, il suffit de s’assurer qu’il est utilisable avec des oculaires de 31,75 mm ou de 50,8 mm de diamètre.

La plupart du temps, ces deux éléments optiques s’adaptent bien. Cependant, il arrive de temps à autre que le filtre ne puisse pas se visser complètement sur certains oculaires. Dans ce cas, il ne faut surtout pas forcer au risque de bloquer le filtre ou de détériorer les filetages. En général, le filtre n’est pas vissé complètement mais reste bien en place sur l’oculaire, cela est suffisant pour pouvoir l’utiliser.

Les filtres et oculaires vendus sur la Boutique Stelvision sont entièrement compatibles. Ils sont également compatibles avec la plupart des oculaires et filtres du marché.

Les systèmes de fixation de trépied pour appareils photo et jumelles

Les appareils photo sont très souvent équipées d’un pas de vis qui permet de les fixer sur un trépied photo. Ce pas de vis est dans l’immense majorité des cas identique pour tous les fabricants et porte le nom de pas Kodak. On le trouve aussi sur les adaptateurs trépied pour paires de jumelles. C’est aussi celui qui équipe la plupart des trépieds photos grand public comme le trépied photo/jumelles Star 64.

Sur les trépieds haut de gamme, les appareils photos anciens et les caméras très lourdes, il arrive qu’on rencontre un autre pas de vis de plus grand diamètre nommé pas du Congrès. Au besoin, il existe des adaptateurs permettant de fixer un appareil photo avec l’un de ces standards sur un trépied ayant l’autre standard.

Photo montrant la semelle d'un APN avec le pas de vis Kodak et la platine d'un trépied photo avec la vis Kodak qui dépasse.
Exemple de pas de vis Kodak (en haut) sur la semelle d’un appareil photo et de vis Kodak (en bas) sur la platine d’un trépied photo. Photo : Stelvision – Carine Souplet

Bagues d’adaptation photographiques pour lunettes et télescopes

Les appareils photos se fixent en général sur les télescopes et lunettes astronomiques à l’aide d’une bague T2. On trouve à l’extérieur de cette bague la baïonnette associée à la marque de l’appareil photo, et à l’intérieur un pas de vis qui permet dans la plupart des cas de fixer l’appareil photo sur le télescope après avoir dévissé la bague porte-oculaire.

Bague T2 en métal.
Cette bague T2 pour appareil photo Canon dispose d’une baïonnette spécifique à la marque à l’extérieur et un pas de vis compatible avec la plupart des télescopes à l’intérieur. Photo : Stelvision

Pour aller plus loin

Au-delà des cas énoncés ci-dessus qui sont les plus couramment rencontrés, il existe des exceptions liées aux choix spécifiques adoptés par certains fabricants de matériel. Lorsqu’on souhaite réaliser un montage un peu particulier, par exemple avec du matériel issu de différentes marques, des problèmes de compatibilité apparaissent parfois. Il faut alors se fier aux spécifications de chaque élément pour s’assurer que le montage sera possible. Voici quelques clés pour comprendre comment lire ces spécifications.

Le standard métrique

Le diamètre et le pas des filetages sont le plus souvent mesurés dans le système métrique et donnés généralement en millimètres (mm). Lorsque c’est le cas, on retrouve alors la lettre « M » devant les valeurs numériques. Par exemple, M42x0,75 signifie « filetage de diamètre 42 mm au pas de 0,75 mm″, ce qui est par exemple le cas des pas de vis des bagues T2 utilisées pour fixer les appareils photos sur les lunettes astronomiques et les télescopes.

Attention : les filetages au pas de 1 mm sont les plus utilisés sur les accessoires d’astronomie. Et dans ce cas, les fabricants s’affranchissent de préciser le pas. On retrouve alors des spécifications telles que M42, qui signifie ″filetage de diamètre 42 mm au pas de 1 mm″. Cependant, certaines marques ont adopté des standards spécifiques qui ne sont pas forcément au pas de 1 (exemple chez Vixen, le standard M60 est au pas de 0,75).

Le standard impérial

Bien que les spécifications matérielles dans le système métrique soient les plus répandues, on trouve aussi certains instruments et accessoires définis avec le système de mesure en pouces (1 pouce est équivalent à 25,4 mm). C’est notamment le cas pour une partie des tubes optiques de type Schmidt-Cassegrain (marques Meade, Celestron) et leurs accessoires.

Certaines de ces configurations sont très courantes et portent un nom spécifique :

  • les types C et CS ont un filetage de 1 pouce de diamètre au pas de 32 filets par pouce ;
  • les types SC ou SCT ont un filetage de 2 pouces de diamètre avec 24 filets par pouce.

Le standard impérial est aussi celui utilisé pour mesurer le pas Kodak (filetage 1/4 de pouce avec 20 filets par pouce) et le pas du Congrès (filetage 3/8 de pouce avec 16 filets par pouce), rencontrés notamment sur les trépieds photo.

Nous espérons que cette synthèse vous aidera à choisir plus aisément vos accessoires !