2 belles comètes en octobre 2025 : Lemmon et SWAN

C’est une double bonne surprise pour les adeptes du ciel : les comètes C/2025 R2 (SWAN) et C/2025 A6 (Lemmon) pourront être observées en octobre avec de simples jumelles… et peut-être à l’oeil nu pour la seconde !

Dernière mise à jour : 17 octobre 2025

Que sont ces comètes Lemmon et SWAN ?

Ces deux comètes ont pour point commun d’avoir été découvertes en 2025… et de s’annoncer toutes deux bien visibles en deuxième quinzaine d’octobre, dans des régions du ciel assez proches. Rappelons qu’une comète est un petit corps glacé venant des confins du Système solaire et suivant une orbite très excentrée autour du Soleil.

C/2025 A6 (Lemmon) : connue depuis 9 mois… et plus brillante que prévu

La comète C/2025 A6 (Lemmon) a été découverte le 3 janvier 2025 par l’observatoire du mont Lemmon, en Arizona (USA). Selon les données du JPL (NASA), elle a une période de 1359 ans et passera au plus près de la Terre le 21 octobre à 103 millions de km, puis au plus près du Soleil le 8 novembre, à une distance de 80 millions de km environ, avant de repartir à des dizaines milliards de km.

Les prévisions initiales donnaient cette comète pour assez discrète, avec une magnitude de l’ordre de 9 ou 10. Cela en faisait une comète tout juste observable avec des jumelles puissantes. Mais les observations récentes ont montré une augmentation sensible de son éclat ces dernières semaines. Au 16 octobre, la magnitude constatée est de 5, un chiffre qui devrait baisser encore (ce qui signifie une augmentation de luminosité) jusqu’à la magnitude de 4,5 environ à la fin du mois d’octobre, selon l’estimation du site spécialisé Comet Observation Database. Ce qui en fait non seulement une comète bien visible aux jumelles, mais aussi potentiellement à l’œil nu par bon ciel.

C/2025 R2 (SWAN) : la comète inattendue

La comète SWAN est une surprise puisqu’elle a été découverte… il y a quelques semaines seulement ! C’est en effet le 10 septembre 2025 qu’un chasseur de comètes ukrainien, Vladimir Bezugly, a signalé au Central Bureau for Astronomical Telegrams un objet pouvant être une comète, après avoir examiné des photos prises par un l’instrument Solar Wind Anisotropies camera (SWAN). Monté sur la sonde de surveillance du Soleil SOHO, cet instrument a déjà permis la découverte de plusieurs comètes passant à son voisinage. Les paramètres orbitaux de cette comète sont affinés au fil des observations. Le JPL estime actuellement à 619 ans la période de la comète. Elle est passée au plus près du Soleil le 12 septembre 2025, à 75 millions de km. Elle passera au plus près de la Terre le 20 octobre 2025, à une distance de 39 millions de km.

Les prévisions de luminosité donnent une magnitude de 7 environ en octobre.

Quand et où chercher les comètes Lemmon et SWAN ?

En soirée à la mi-octobre

Depuis la France métropolitaine ou d’autres pays de latitude similaire, les deux comètes sont observables le soir depuis la mi-octobre. D’abord très basses au-dessus de l’horizon elles prennent peu à peu de la hauteur. De plus, la luminosité de Lemmon augmente tout au long d’octobre, la comète s’approchant du Soleil. La période du 18 au 25 octobre semble la meilleure pour observer ces comètes, au tout début de la nuit. Au-delà de cette période, Lemmon perdra de la hauteur, et la Lune commencera à être gênante.

Lemmon est à chercher en premier, dès la nuit tombée, car c’est elle qui se couche le plus tôt : elle ne vous laissera qu’une demi-heure d’observation environ, avant d’être noyée dans les brumes de l’horizon. Utilisez notre calculateur d’horaires des crépuscules pour savoir quand la nuit est complète chez vous, et installez-vous à votre poste d’observation un peu avant pour ne pas perdre de précieuses minutes de visibilité ! La comète SWAN, bien que plus discrète, a le mérite d’offrir une hauteur plus confortable et un coucher plus tardif.

Utilisez la carte ci-dessous pour repérer ces deux comètes qui évolueront au-dessus de l’horizon ouest : Lemmon plutôt nord-ouest, et SWAN plutôt sud-ouest. Notez que SWAN traversera la Voie lactée.

Comment observer ces comètes ? Que voit-on ?

Choisissez votre point d’observation

Choisissez un lieu à l’écart des lumières gênantes, si possible en pleine campagne, pour bénéficier d’un ciel noir qui pourra révéler l’étendue et les détails subtils de ces astres diffus que sont les comètes. Si vous êtes en banlieue ou en ville, une observation n’est pas à exclure complètement : vous réussirez peut-être à voir ces comètes, avec une vision dégradée mais avec la satisfaction d’avoir relevé le défi !

À l’œil nu

Au 16 octobre, sous un ciel de campagne gersoise, la comète Lemmon n’était pas encore visible à l’œil nu… mais elle l’était avec des « yeux de hibou« , sous la forme d’un pâle et petit flocon. Si sa luminosité augmente dans les prochains jours conformément aux prévisions, elle devrait être tout juste visible à l’œil nu par bon ciel. Il n’est pas sûr que la queue soit visible car elle est assez ténue. Néanmoins, il est toujours amusant de réussir à apercevoir une comète à l’endroit attendu, et de surveiller ses changements de position de jour en jour par rapport aux étoiles environnantes.

Aux jumelles

Au soir du 16 octobre, Lemmon était bien visible aux jumelles dans le ciel rural du Gers, avec des jumelles 12×36 stabilisées et des jumelles 10×50. On pouvait distinguer son noyau, très petit, entouré de la chevelure qui a l’aspect d’une boule diffuse. Et la queue, discrète mais bien présente et plutôt longue.

Quant à Swan, elle était également visible aux jumelles, plus faiblement et sans queue. N’ayant pas de forme très caractéristique, on peut éventuellement la confondre avec une nébuleuse ou un amas d’étoiles. Mais si vous avez fait un repérage soigné, vous savez que c’est bien elle !

Les jumelles permettent de voir davantage de détails et de collecter plus de lumière que l’œil nu, tout en ayant un grand champ de vision (par rapport à un télescope). Des jumelles bien lumineuses, de type 10×50 par exemple, sont donc tout à fait indiquées pour la chasse aux comètes.

Au télescope

Les lunettes astronomiques et les télescopes permettent de grossir davantage et de collecter encore plus de lumière que les jumelles.

L’observation au télescope permet notamment de déceler davantage de détails, par exemple des variations de luminosité au sein de la chevelure ou de la queue. Vous pouvez aussi surveiller l’évolution de ces détails de jour en jour. Et bien sûr, le télescope permet de continuer à observer la comète lorsqu’elle baisse en luminosité et n’est plus visible à l’œil nu ou aux jumelles.