La photo du ciel avec un smartphone

La photo du ciel avec son smartphone est assez facile : une bonne nouvelle quand on veut partager ses découvertes ou garder un souvenir !

Photo montrant un smartphone fixé sur un télescope à l'aide d'un adaptateur spécifique.
Un smartphone fixé sur un Stelescope 200, à l’aide d’un adaptateur photo. Crédit : Carine Souplet – Stelvision

Astrophotographie : ce mot fait rêver car beaucoup d’images réalisées par les professionnels comme par les amateurs sont vraiment très belles. Elles montrent des choses invisibles à l’œil et infiniment lointaines, de quoi donner envie de faire pareil avec son premier télescope… Malheureusement, réaliser de belles images n’est pas si simple. Il faut du matériel spécifique et performant, ce qui implique un certain budget. Et puis il faut aussi du temps et de la pratique, car les plus beaux résultats sont souvent le fruit d’un long traitement numérique.

Mais si l’on n’est pas trop exigeant, il est quand même possible de faire un peu d’astrophotographie facilement. Très facilement même… avec son smartphone ! Les résultats obtenus sont alors assez proches de ce que l’on voit en observation visuelle. Tentés par l’expérience ? On vous explique tout pour vous lancer.

Quel matériel pour la photo du ciel au smartphone ?

Télescope ou lunette astronomique, peu importe

À partir du moment où l’on a une petite lunette astronomique ou un télescope d’initiation, il est possible de photographier au moins la Lune, mais également les planètes brillantes comme Jupiter, Saturne et Vénus. On peut aussi photographier le Soleil si on dispose d’un filtre solaire à placer à l’ouverture du télescope. Plus l’instrument est stable sur sa monture et son trépied et plus la prise de vue est facilitée. Mieux vaut donc écarter les lunettes et télescopes de type « jouet », souvent de facture trop légère. Par exemple, les trois instruments Stelescope vendus par Stelvision sont des modèles adaptés pour s’initier à la photographie avec un smartphone.

Si on souhaite photographier des objets moins brillants comme des amas d’étoiles, il devient indispensable de disposer d’un instrument motorisé. Cela permet de faire des poses photographiques de quelques secondes sans que le sujet ne bouge de façon conséquente dans le champ de l’oculaire. Attention toutefois : posséder un instrument avec une motorisation ne fait pas tout. Il faut également prendre le temps de faire la mise en station, c’est à dire d’orienter de façon adéquate le télescope ou la lunette de façon à compenser au mieux le mouvement apparent du ciel.

Photo montrant un smartphone et son adaptateur, fixés sur la lunette Stelescope 70.
Même avec un instrument d’initiation comme ici la lunette Stelescope 70 il est possible de s’initier à l’astrophotographie au smartphone. Crédit : Stelvision

Du côté du smartphone

Les progrès des appareils photo intégrés dans les smartphones sont fulgurants et aujourd’hui, la plupart sont de qualité très honorable. Toutefois, la photographie nocturne nécessite de disposer d’options souvent non disponibles sur les téléphones d’entrée de gamme. Ainsi, pour débuter sans trop de peine, mieux vaut disposer d’un smartphone dont la mise au point peut se faire manuellement (un paramètre qu’il faut en général rechercher dans le mode de prise de vue « pro »). Si ce n’est pas le cas, seules les vues de la Lune, du Soleil et des planètes brillantes seront possibles. La présence d’un retardateur est également presque indispensable, mais quasiment tous les smartphones en disposent. Ce retardateur peut parfois être déclenché à la voix, ce qui est très confortable pour supprimer toute vibration ! Si vous disposez d’une perchette munie d’un déclencheur fonctionnant par bluetooth, vous pourrez toutefois vous en affranchir en utilisant ce dernier.

Enfin, pensez à prendre les photos au format RAW en plus du format jpeg. C’est une option très utile si on veut exploiter toutes les possibilités de l’astronomie au smartphone. Avec ce format, les images sont dites brutes, c’est-à-dire enregistrées sans aucun traitement numérique. Cela permet de les traiter numériquement soi-même. C’est très important quand on se lance dans l’addition d’images, notamment pour les objets faibles (mais on vous prévient : c’est une technique complexe !). Le format RAW est en général disponible sur les modèles intermédiaires et haut de gamme.

Un accessoire incontournable : l’adaptateur

Il n’est pas obligatoire, mais quand même incontournable : l’adaptateur pour smartphone est le seul investissement à faire pour vous lancer. Cet accessoire permet de fixer le smartphone derrière l’oculaire de l’instrument, à la place de l’œil. Muni en général de deux ou trois réglages de position, il peut globalement s’adapter à la plupart des smartphones.

Pourquoi mieux vaut-il utiliser cet accessoire ? Parce qu’il est assez compliqué de maintenir l’objectif du smartphone bien centré et bien parallèle devant l’oculaire à main levée. De plus, en disposer permet de libérer ses deux mains. Cela rend plus simple les réglages du télescope comme du smartphone.

Photo montrant le principe de fixation de l'adaptateur smartphone sur le télescope : on voit le système de serrage qui enserre l'oculaire.
Les adaptateurs pour smartphone se fixent en général sur le télescope grâce à un système qui enserre l’oculaire. Crédit : Stelvision

Il existe différents adaptateurs sur le marché. Par exemple, nous avons sélectionné pour notre Boutique un modèle à la fois léger et robuste, s’adaptant à l’ensemble des produits Stelvision (lunette, télescopes, jumelles) et qui convient pour un large panel de smartphones.

Quel type de photo ?

Très facile : la Lune et le Soleil

Nous l’avons dit plus haut, la Lune et le Soleil sont les premières cibles à privilégier pour débuter en astrophotographie. La Lune est vraiment la cible la plus accessible, car les réglages sont faciles à trouver pour obtenir des résultats intéressants. On peut même parfois laisser faire la prise de vue automatique ! Pour le Soleil, il est indispensable d’équiper son télescope ou sa lunette d’un filtre de protection à placer à l’entrée de l’optique, tout comme pour l’observation visuelle (lisez à ce sujet notre article Observer le Soleil au télescope : comment faire et que voit-on ? ).

Photo montrant un croissant de Lune.
La Lune photographiée avec une lunette Stelescope 70 et un smartphone d’entrée de gamme. Crédit : Carine Souplet

Assez facile : planètes et étoiles brillantes

Photographier les planètes brillantes (Vénus, Mars, Jupiter et Saturne) n’est guère plus difficile que de cibler la Lune. En revanche, les résultats sont moins spectaculaires car l’image obtenue est assez petite et surtout plutôt floue avec peu de détails. Néanmoins, on peut reconnaître assez facilement la forme générale de la planète (croissant de Vénus, anneaux autour de Saturne…). On peut aussi en général discerner une à deux bandes nuageuses sur Jupiter, ainsi que les satellites les plus brillants.

Deux photos comparatives de la planète Saturne (planète avec un anneau), celle de droite est plus lumineuse que celle de gauche.
Saturne saisie avec le zoom x8 du smartphone, dans un télescope de 130 mm de diamètre muni d’un oculaire grossissant 60 fois. À gauche, l’image sans aucune retouche. À droite, les couleurs de l’image ont été ajustées et la luminosité augmentée. Crédit : Carine Souplet

Si on pointe une étoile brillante, pas de difficulté là non plus, le plus crucial étant la mise au point. On obtient alors une image avec un point brillant plus ou moins intense. Parfois même, la couleur de l’étoile se discerne lorsqu’elle est bien marquée. Les étoiles rouges comme Bételgeuse ou Aldébaran sont intéressantes pour cela.

Plus difficile : les objets faibles (amas d’étoiles, nébuleuses et galaxies)

Sous un ciel avec pas ou peu de pollution lumineuse, si on dispose d’un instrument motorisé et qu’on sait faire sa mise en station même de façon approximative (car les temps de pose restent courts et qu’on ne cherche pas à faire une image parfaite), les portes du ciel profond s’ouvrent en astrophotographie au smartphone ! Là encore, on peut séparer les possibilités en deux catégories.

Pas trop difficile, certains amas d’étoiles peuvent donner des résultats vraiment étonnants ! Il faut cibler les plus lumineux. Par exemple, l’amas globulaire d’Hercule M13 ou le petit amas ouvert NGC457 sont parfaits. Posez une dizaine de secondes ou davantage si le smartphone le permet, au maximum de la sensibilité disponible. Vous verrez ces cibles apparaitre distinctement sur chaque image. L’aspect n’a certes rien à voir avec celui des images additionnées et posées plusieurs dizaines de minutes, mais l’essentiel est ailleurs…

Côté nébuleuses, il y a également de quoi s’amuser avec quelques cibles parmi les plus brillantes. On citera en particulier la minuscule nébuleuse planétaire de la Lyre M57 et la grande nébuleuse d’Orion M42. Pour ces objets vraiment brillants, les résultats sont intéressants sur une seule image si on est là encore au maximum du temps de pose et de la sensibilité du smartphone. En revanche, dès qu’on cible des objets plus faibles, il faut s’essayer à l’addition d’images à l’aide d’un logiciel pour tenter de faire ressortir la forme générale de l’objet, ce qui complique évidemment les choses.

Photo montrant la nébuleuse planétaire de la Lyre, un anneau peu lumineux et légèrement coloré de rouge et de vert.
La nébuleuse planétaire M57 dans la Lyre au télescope de 130 mm de diamètre et oculaire grossissant 60 fois. En 10 secondes de pose à 800 iso, le smartphone de gamme intermédiaire montre déjà quelques nuances et un peu de couleur (rouge, partie supérieure) sur la nébuleuse ! Crédit : Carine Souplet

Enfin, pour les galaxies, les possibilités sont sensiblement les mêmes que pour les nébuleuses. De petites galaxies compactes et lumineuses, par exemple vues par la tranche, doivent pouvoir être saisies en une seule image (temps de pose et sensibilité maximales). Il ne nous a pas été possible de faire l’essai sur cette catégorie d’objets, cela reste donc à vérifier. En revanche, pour la grande galaxie d’Andromède M31, sa lumineuse partie centrale est effectivement apparue sur nos poses uniques.

La photo du ciel au smartphone en pratique

Vous disposez d’un smartphone, d’une lunette ou d’un télescope, et de préférence d’un adaptateur pour vous lancer ? Pour passer à la pratique, voici nos conseils pour réaliser vos premières images.

Les préparatifs

Il est vraiment très utile de réaliser ses premiers essais de jour, en pointant un élément lointain du paysage. Cela permet de comprendre les contraintes matérielles liées à la prise de vue et d’être moins perdu lorsqu’il faudra manipuler les différents éléments dans l’obscurité. Soignez particulièrement le centrage de l’objectif du smartphone dans l’oculaire, qui passe par l’ajustement précis des réglages de position (sur deux ou trois axes) de l’adaptateur.

Autre chose à regarder en journée : les différents réglages disponibles sur le smartphone. En naviguant dans les paramètres de votre appareil photo, recherchez par exemple un mode « pro » où vous pourrez accéder à la mise au point manuelle si elle est disponible, choisir la sensibilité (les ISO) ou encore régler le temps de pose. En connaissant à l’avance où se trouvent ces réglages, votre soirée d’astrophotographie s’en trouvera facilitée.

On se lance !

Si vous disposez d’une monture équatoriale motorisée (comme sur notre Stelescope 130), n’hésitez pas à faire la mise en station, c’est à dire à orienter la monture de façon à ce que son axe en ascension droite soit le plus parallèle possible à l’axe de rotation de la Terre. Plus vous serez précis dans cette mise en place, et plus vous pourrez faire des poses longues en diminuant le « bougé » des étoiles. Même avec une mise en station approximative, on peut déjà grandement améliorer la qualité des images, alors il ne faut pas s’en priver.

Avant d’installer le smartphone, il faudra bien sûr pointer et centrer sa cible. Un conseil : la mise en place/le retrait de l’adaptateur ou du smartphone peuvent être fastidieux si vous réalisez plusieurs photos à la suite. Aussi, vérifiez l’alignement entre votre pointeur/votre chercheur et le tube optique, pour qu’il soit le plus parfait possible. C’est en effet très confortable d’orienter son instrument avec le pointeur/le chercheur et de voir apparaître la cible directement sur l’écran du smartphone.

Lorsque vous êtes dans l’obscurité, la luminosité du smartphone peut être éblouissante. Mieux vaut donc la régler au minimum d’intensité pour atténuer la gêne. Mieux, il existe des applications comme Night Filter qui permettent d’ajouter un filtre rouge à l’écran, ce qui diminue encore l’éblouissement.

Capture d'écran de l'application Night Filter, on voit les différents paramètres de réglage et une prévisualisation du rendu en rouge.
L’application Night Filter permet d’atténuer la luminosité gênante de l’écran en appliquant un filtre rouge.

Le délicat sujet de la mise au point

La mise au point du sujet visé est plus facile avec une cible brillante (Lune, planète) que sur les étoiles. Comme on réalise des images à l’arrière d’un oculaire, la première étape est de faire le réglage sur le télescope avec l’œil, avant de mettre en place le smartphone. Reste à faire ensuite la mise au point sur le smartphone lui-même :
– si on ne dispose pas de mode manuel, il faut s’en remettre à la capacité du smartphone de faire ce réglage… avec plus ou moins de bonheur. Astuce : si vous disposez de plusieurs modes de mesure (mesure pondérée centrale, spot, matrice, etc.), passez de l’une à l’autre pour trouver celle qui est la plus adaptée au sujet ;
– si le mode manuel est disponible, activez-le pour un réglage le plus fin possible.

Il ne reste alors qu’à déclencher !

Quelques conseils et astuces

Si vous rencontrez des difficultés pour la recherche et le centrage de la cible, ou encore pour la mise au point, utilisez un grossissement moyen à faible. Ainsi, vous disposerez de plus de luminosité, ce qui facilitera ces réglages.

Pour obtenir des images les plus nettes possibles, il faut éviter au maximum de toucher l’instrument. Or, le déclenchement de la photo sur smartphone se fait habituellement en touchant l’écran. La solution ? Utilisez le mode retardateur pour que les vibrations de l’instrument aient le temps de s’amortir. Mieux encore et si vous disposez de cette option, activez la commande vocale du déclenchement pour éviter de toucher votre smartphone !

Quelques exemples d’images avec leurs caractéristiques

Image de la Lune proche de son premier quartier, elle est vue en entier.

La Lune le 14 août 2021. Photographie avec un télescope de 130 mm de diamètre et un smartphone de gamme intermédiaire. Pose unique de 1/500 s à 100 iso. Notre satellite était assez bas sur l’horizon. Cela explique le manque de résolution et la teinte jaunâtre de l’image, dont on a juste rehaussé la luminosité. Crédit : Carine Souplet

Le Soleil le 31 août 2021. Photographie avec la lunette Stelescope 70 muni d’un filtre ASTF80 et un smartphone de gamme intermédiaire. Grossissement de 60 fois. Notez la tache solaire n°2860 visible en bas à droite du globe. Pose unique de 1/500 s à 100 iso. Crédit : Carine Souplet

Image du Soleil en entier, avec un groupe de tahces solaires en bas à droite.
Gros plan sur un groupe de taches solaires, le disque solaire est jaune orange et les taches gris-noir.

Zoom sur la tache solaire n°2860, le 31 août 2021 avec la lunette Stelescope 70 muni d’un filtre ASTF80, un grossissement de 60 fois et un smartphone de gamme intermédiaire : zoom numérique 8 fois. Pose unique de 1/500 s à 100 iso. L’image a ensuite été ajustée en luminosité et en contraste. Crédit : Carine Souplet

La planète Jupiter le 13 août 2021 en soirée. Photographie avec un télescope de 130 mm de diamètre motorisé, un oculaire grossissant 60 fois et le zoom 8 fois du smartphone de gamme intermédiaire. Pose unique de 1/30 s à 50 iso. On distingue quelques bandes nuageuses et colorées sur Jupiter, et les deux satellites Ganymède et Callisto en haut à gauche. L’image n’a pas été retouchée à l’exception de la luminosité qui a été accentuée. Crédit : Carine Souplet

Photo de la planète Jupiter dont on voit le globe en bas et à droite de l'image. Deux petits points en haut et à gauche sont deux satellites de la planète. Sur le globe de Jupiter, on voit des bandes orangées de nuages. Le reste du globe est beige.
Photo de l'mas de la Chouette, un amas d'étoiles (points lumineux sur l'image) dont la disposition fait penser à l'oiseau nocturne.

L’amas ouvert NGC457 situé dans Cassiopée. Photographie avec un smartphone de gamme intermédiaire et un télescope de 130 mm de diamètre, motorisé et mis en station approximativement. Grossissement de 60 fois. Pose unique de 10 secondes à 800 iso, légère retouche de la luminosité. Crédit : Carine Souplet

L’amas ouvert M11 situé dans L’Écu de Sobieski. Photographie avec un smartphone de gamme intermédiaire et un télescope de 130 mm de diamètre, motorisé et mis en station approximativement. Grossissement de 60 fois. Pose unique de 10 secondes à 800 iso, légère retouche de la luminosité. Crédit : Carine Souplet

Photo de l'amas ouvert d'étoiles M11.

L’ultime étape pour les plus accros : l’addition d’images

Les poses uniques sont intéressantes pour débuter. Mais tous les astrophotographes le savent, il faut très vite passer à l’addition d’images pour gagner vraiment en qualité et obtenir des images esthétiques, colorées et parfois spectaculaires, révélant ce qui est invisible à l’œil. Cependant, cette technique est davantage réservée aux appareils photo numériques de type reflex ou aux caméras vidéo dont les réglages sont multiples et adaptés.

Toutefois, l’addition d’images reste possible avec celles prises par un smartphone. Mais il faut alors apprendre à utiliser un logiciel spécifique (DeepSkyStacker, Iris, Registax, Siril…). On doit alors réaliser des images « accessoires » appelées darks, flats et offsets, qui permettent d’améliorer notablement la qualité du traitement logiciel. Un monde bien plus complexe que la prise de vue unique…

Les quelques essais que nous avons réalisés s’avèrent assez intéressants, comme par exemple sur l’amas globulaire M13. Ci-dessous, à gauche, une image unique de 10 secondes. À droite, six images de 10 secondes additionnées et traitées sommairement (retrait d’un dark et ajustement de la luminosité et des couleurs), qui permettent d’entrevoir davantage d’étoiles au centre de l’amas globulaire.

Photo comparative de M13 : l'image de droite montre l'amas globulaire avec plus d'étoiles en son centre.
L’amas globulaire M13 au smartphone. À gauche, pose unique de 10 s à 800 iso. À droite, six poses additionnées, soit une minute de pose, avec un télescope de 130 mm de diamètre. Crédit : Carine Souplet

Et maintenant, à vous de jouer et de nous dire jusqu’où vous êtes allés !